Postdoctoral Contract « Savoirs scientifiques et techniques en Chine moderne » - CNRS, Paris - Deadline: Dec. 15, 2011

Contrat post-doctoral d’un an au Centre National de la Recherche
Scientifique (UMR 8173, Paris)

Débutant au plus tard le 1er novembre 2011, dans le cadre du projet
de recherche « Itinéraires individuels et circulation des savoirs
scientifiques et techniques en Chine moderne (XVIe-XXe siècle) »
financé par un contrat avec l’Agence Nationale de la Recherche (#
ANR-2009-SSOC-04).

• Les candidats doivent être titulaire d’un doctorat en histoire des
sciences, histoire de la Chine ou dans un domaine lié à ces
disciplines, obtenu au plus deux ans avant la date de début du
contrat. Pour être éligibles, ils ne doivent pas avoir été affiliés à
l’UMR 8173 pour leur thèse.
• Les projets de recherche doivent être liés au thème général du
projet (voir résumé ci-dessous).
• La préférence ira aux candidats qui connaissent le français. Les
candidatures peuvent cependant être rédigées en français ou en
anglais.
• Ce poste est un poste de recherche à temps plein, sans obligation
d’enseignement. La rémunération mensuelle nette est de 1500 €.

Les candidats doivent envoyer :
- un curriculum vitae (avec liste de publications),
- un projet de recherche (750 mots maximum),
- les noms et adresses (y compris adresse électronique de préférence)
de deux referees (qui auront été au préalable contacté par le candidat
et lui auront confirmé qu’ils sont d’accord pour envoyer une lettre
de recommandation au plus tard le 10 janvier 2011 s’ils sont
sollicités par le comité de sélection).

Les dossiers de candidatures doivent parvenir par courrier
électronique à :
Catherine Jami au plus tard le 15
décembre 2010.

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Itinéraires individuels et circulation des savoirs scientifiques et
techniques en Chine moderne (XVIe-XXe siècle)

Ce projet propose une nouvelle approche de l’histoire des sciences,
des techniques et de la médecine en Chine entre le XVIe et le XXe
siècle : il s’agit d’évaluer l’impact de la mobilité géographique des
individus sur la circulation des savoirs techniques.

La question revêt une pertinence singulière pour les derniers siècles
de l’empire : le système bureaucratique induisait en effet un mode
spécifique de mobilité des élites. Une série d’examens menait les
candidats de leur district de naissance à la préfecture de leur
province, et de là à Pékin. Sélectionnés sur leur connaissance des
Classiques, les lauréats à l’examen métropolitain étaient affectés à
des postes dans les provinces de l’empire, puis régulièrement mutés au
cours de leurs carrières. Cependant, la manière dont les itinéraires
individuels ont contribué à la circulation des savoirs doit être
étudiée non seulement pour les fonctionnaires, mais aussi pour de
nombreux autres groupes socioprofessionnels, tels les lettrés employés
à titre privé par des hauts fonctionnaires, les artisans, les
médecins, les moines bouddhistes, et les empereurs eux-mêmes. À ces
divers groupes seront ajoutés les acteurs de la mondialisation des
savoirs à cette époque ; il s'agit notamment des missionnaires
chrétiens qui furent les premiers intermédiaires entre la Chine et
l’Europe à partir du XVIIe siècle, des médecins coloniaux français, et
des étudiants chinois de retour de l’étranger dans les dernières
décennies de l’empire. Ainsi, pour intégrer la Chine à une histoire
mondiale des sciences, nous proposons d’appliquer à l’étude des
rencontres entre celle-ci et le reste du monde la même problématique
que pour l’étude de l’« intérieur » de l’empire, où se rencontraient
des cultures locales.

Deux tâches seront menées à bien. D’une part, la question sera
examinée à travers une série d’études de cas, choisies pour tirer
parti de l’expertise des membres du projet. Cela permettra d’obtenir
des conclusions représentatives, puisqu’une grande diversité de lieux,
de milieux sociaux, de temps, et d’acteurs seront ainsi abordés et
comparés. Des savoirs et des pratiques intéressant notamment
l’architecture, la sériciculture, la médecine, l’histoire naturelle et
les statistiques seront analysés, de manière à situer les modes de
circulation des savoirs techniques dans le contexte plus large des
conditions dans lesquelles des savoirs tels que la connaissance des
Classiques circulaient parmi l’élite. D'autre part, en parallèle avec
ce travail, une base de données sera compilée à partir des sources
utilisées pour les études de cas. Le couplage de cette base de données
à un système d’information géographique (GIS) permettra le
développement d’un outil numérique de cartographie des savoirs. Une
fois mis en ligne, celui-ci pourra continuer à être enrichi au-delà de
la durée du présent projet. En étudiant une question inspirée d’un
trait particulier de la société chinoise dans une perspective
mondiale, ce projet ouvrira un nouveau champ de recherche et mettra à
la disposition des chercheurs un outil aidant à situer les savoirs
scientifiques et techniques en société.